Au XVIIIe siècle, l’espace qui porte aujourd’hui le nom de département de la Lékoumou est déjà occupé par plusieurs groupes ethniques venus de différents horizons, malgré les conditions naturelles difficiles (la
grande forêt du Massif du Chaillu) dont il est victime. Dans cette écologie austère, les populations s’installent autour des pôles d’attraction comme celui du grand marché de Bukka-Meala. La présence des gisements de fer dans cette région ouvre la voie au développement d’une industrie d’extraction et de traitement traditionnel de fer. Les Teke et les Ambamba de Komono et Zanaga se sont révélés très tôt grands techniciens dans cet art de la forge. La maîtrise des techniques de réduction de ce précieux minerai bouleverse les pratiques socio-économiques des populations autochtones, y compris leurs voisins à travers les circuits d’échanges. Au sein de sa société, le forgeron jouit d’un prestige énorme à cause du métier qu’il exerce et, bien entendu, de ses capacités magiques à dialoguer avec le monde invisible. Cet article se donne pour objectif d’étudier le développement de cette industrie et ses conséquences sociales dans la zone forestière de la Lékoumou entre le XVIIIe et le XIXe siècles.
Téléchargez ici : https://cura2021.com/wp-content/uploads/2025/02/TAP_Goma-Thethet_Ntela_N°02_2021.pdf