Associé le plus souvent à la dimension de création du sens qu’il peut donner à une culture, la notion du mythe donne également forme, par l’invention de certaines figures monstrueuses, à des terreurs et des horreurs liées à certains événements sociaux, culturels, historiques voire politiques. Plusieurs écrivains puisent régulièrement dans des mythes traditionnels, construisent et mettent en scène des personnages
mythiques pour représenter et ou chercher à percevoir le rapport au réel. Dans cette perspective, Sony Labou Tansi et Maryse Condé procèdent d’une manière singulière. Ils articulent des inspirations basées sur la violence de la réalité et de l’histoire et les problématiques de la politique. Mythes et « sentiment de fantastique » dans La Vie et demie et dans Moi, Tituba sorcière… Noire de Salem, loin d’apporter des réponses à ces terreurs et horreurs contemporains, permettent au lecteur de partager avec les narrateurs l’horreur, l’épouvantable ou la sidération devant ce qui peut paraître comme
impensable.
https://cura2021.com/wp-content/uploads/2024/12/TAP_Analyse_Ntela_01_2021.pdf