Le discours sur l’identité dans L’Impasse de Daniel Biyaoula trouve d’abord son ancrage dans la trajectoire existentielle du protagoniste principal, et surtout dans son rapport à l’espace. Inscrivant sa trame entre Brazzaville et la ville française de Poury, L’Impasse est un roman qui porte les marques d’une identité écartelée, crispée et instable. Ce texte illustre bien la complexité et la situation d’inconfort qui découlent de l’expérience migratoire. Ici, en effet, la configuration spatiale induit un ensemble de représentations stéréotypées qui acculent le sujet immigré à un malaise identitaire. Une telle situation l’amène à confronter sa propre vision des choses avec les différents points de vue des autres et à se définir par rapport ou par opposition à l’espace de soi (l’ici) qu’il ne reconnaît plus et où il a du mal à se fixer, et à l’espace étranger (l’ailleurs) qui ne le perçoit que sous le prisme des stéréotypes et l’accule à la marginalité. Ces deux espaces dysphoriques et culturellement antithétiques ont en commun de déterminer le positionnement identitaire du héros et la nature des rapports qu’il entretient avec les autres.
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